Mai 2021

Ce mois, nous aimerions explorer un sujet qui nous tient à cœur – en tant que femme, parent, entrepreneur.e.

Chaque jour nous amène des opportunités, des options, des envies, des informations. Et c’est si facile de se laisser submerger par cette quantité, ce trop.

Regarde bien autour de toi, combien de fois par jour, ton cerveau est amené à faire des choix du plus micro – qu’est-ce que je mets ce matin au plus macro – où est-ce que je souhaite emmener mon business. Même si tu es dans une période plus compliquée et que tu as l’impression de naviguer en plein désert d’opportunités, si tu prends le temps de t’arrêter et d’observer ce qui se passe autour de toi – les options sont là.

Comme nos ressources de temps ne sont pas infinies, savoir choisir est crucial pour avancer dans la direction que TU souhaites. Car ne pas choisir revient à choisir de ne pas choisir, ou subir des choix que d’autres prennent pour toi.

Dans cet article, tu trouveras trois parties:

  1. Choisir: dire non, dire oui – mieux comprendre nos mécanismes et habitudes pour devenir des expert.es dans ce domaine
  2. Dire non à un client: un cas pratique. Pourquoi, comment et pour quels bénéfices pour toi et ton client
  3. Des articles, références, exercices pour aller plus loin

Choisis ce qui t’intéresse le plus 😉

Choisir. Oui, non, oui, non, oui, non,…

Deux petits mots si simple à écrire mais parfois si compliqué à appréhender.

Décider vient du latin de-caedere, dé-couper.  Quand on découpe, il y a toujours une partie qui nous reste dans la main et l’autre qui tombe sur la table. La difficulté ne provient pas nécessairement de savoir si en terme absolu, j’aime ou pas un choix, une couleur, une destination de vacances, un met au restaurant, un nouveau projet – c’est  que choisir une chose, me coupe de la possibilité d’avoir l’autre ou les autres. C’est souvent ce renoncement qui nous empêche (consciemment ou pas) de choisir.

Ce que nous oublions souvent, c’est que le moment où nous laissons le temps s’installer dans le non-choix, nous ne nous faisons pas un cadeau. C’est une énième chose qui encombre notre esprit, c’est laisser d’autres espérer, c’est dire inconsciemment non à d’autres options qui pourraient apparaître car nous sommes tellement englué.es dans notre non-choix.

Bref, tu l’auras compris – en ne choisissant pas, tu monopolises ton cerveau de manière contre-productive. C’est le paradoxe de notre cerveau: il veut t’éviter de prendre des risques en ne choisissant pas et en même temps, il crée des frustrations en toi et utilise de la bande-passante pour rien. A toi de jouer.

  1. Faire face au choix. Prendre conscience que tu es face à un choix qui n’est pas fluide.
  2. Trouve un moment pour rendre ce choix visible. Utilise un fichier ou un cahier où tu notes les choix que tu es en train de ruminer (télécharge notre outil en fin d’article).
  3. Expérimente avec différents outils, pour trouver ce qui t’aide le plus à choisir. (Ce livre est une bible des modèles de prises de décision: The Decision Book de Mikael Frogerus & Roman Tschäppeler)
  4. Décide et communique.

Simple & difficile à la fois! La clé réside dans la prise de conscience d’un côté et expérimentation de l’autre pour ne pas rester immobile.

3 exercices qui vous aideront à faire des choix intelligents

Le courage, c’est la grâce sous pression

Ernest Hemingway

Dire non à un client: un cas pratique

Combien de fois il m’a été possible de choisir de prendre un mandat ou pas. Parfois c’est une évidence car le “carnet de commande” est vide et tout ce qui entre est bon à prendre….

Mais parfois c’est plus compliqué (par manque de temps, un domaine d’activité ou une thématique qui ne me parle pas, un interlocuteur qui négocie,…) et c’est justement dans ce cas précis qu’en tant qu’entrepreneur.e, le courage de ne pas dire oui à toutes les demandes est crucial.

Dans ce cas de figure, savoir poser des limites, faire des choix est essentiel.

Car on peut être tenté.e de dire oui à tout, mais c’est prendre le risque de se retrouver stressé.e et surmené.e, et de ne plus avoir de temps pour ce qui compte réellement. J’ai remarqué que lorsque je me mets à vouloir tout faire, j’ai tendance à me disperser ou à me coucher plus tard pour avoir le temps de tout gérer. Résultat: la fatigue s’installe et je finis par décider de passer à coté de mon repas du matin (préférant dormir un peu plus longtemps). Je laisse aussi tomber le sport le car je suis trop épuisée (bien que l’exercice physique est essentiel à mon bien-être).

Donc avant de répondre oui, vérifie toujours : En ai-je vraiment envie, ou est-ce que je me dis que je devrais ? Dire oui va-t-il m’apporter de la joie ou de la satisfaction ? Est-ce que je risque de regretter d’avoir accepté et redouter le moment où il faudra tenir mon engagement ?

Pourtant, dire non n’est pas si facile. Exprimer un refus de façon diplomatique demande de la pratique, mais il existe un certain nombre de techniques pour dire non de façon constructive.

Nos astuces en 4 points :

1. Prends ton temps pour réfléchir

Il ne faut pas hésiter à  remettre une réponse à plus tard en demandant un délai de réflexion. Quitte à poser des questions à ton interlocuteur pour avoir des éléments de réponse. Dans tous les cas, ne jamais dire non d’emblée, c’est dévalorisant pour ton interlocuteur. D’abord pour montrer que tu as bien pris en considération sa demande et que tu y portes un intérêt, ensuite pour prendre le temps de peser le pour et le contre et de mettre les choses en perspective. C’est là que le fameux adage “tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler prend tout son sens.

2. Mets-toi en condition

Savoir dire non quand il le faut est une compétence à développer et à utiliser à bon escient. De plus, cela te servira à asseoir ta crédibilité et ton leadership.

Il est beaucoup plus facile de décliner une proposition quand on a une bonne raison de le faire. Il faut donc anticiper et  mettre tes raisons par écrit à l’avance, grâce à une méthode d’aide à la décision qui te permettent de décider sans tergiverser.

En plus de cette méthode, tu peux bloquer des plages horaires dans ton agenda pour t’occuper de ta prospection, écrire, ou faire du sport. En leur accordant une place pleine et entière dans ton emploi du temps, tu sais que tu n’es tout simplement pas disponible pour autre chose à ces moments-là.

3. Proposes des alternatives

Tu peux être force de proposition et donner à ton interlocuteur des perspectives en discutant avec lui. Le but est de lui proposer des alternatives motivantes et des solutions clé en main. Par exemple: “Je ne suis pas disponible ou je n’ai pas de disponibilité avant x semaines / mois, mon collègue (nomme le) pourra vous aider.”

Tips: prends déjà contact avec ce collègue (qui tu le sais, conviendra à ton client car il travaille “comme toi”) qui pourrait te remplacer afin de lui demander si la mission l’intéresse et quelle est sa disponibilité.  Ainsi, ton NON ne sera plus un simple “non” mais plutôt un “non et” qui permettra de proposer des alternatives, relativiser et créer du lien de confiance. L’idéal est donc de se montrer ouvert, à l’écoute et prêt à faire des efforts.

4. Expliques pourquoi tu ne va pas donenr suite

Une fois ta décision prise, ne reviens plus en arrière. Le but est de montrer que tu es cohérent.e et que tu agis en accord avec toi-même. Savoir dire non, c’est en quelque sorte apprendre à te fixer tes limites et agir selon ta conscience. Assume le refus et ne culpabilises pas.

Tips: De nombreuses études montrent que l’on est moins serein par rapport à nos décisions quand on se laisse la possibilité de revenir dessus. Alors quand tu refuses un mandat, ne laisse pas place à ta culpabilité et force toi à voir tous les côtés positifs de ton choix.

Au final

Le non est un outil puissant, lorsque je l’utilise à bon escient et que je me sens en accord avec moi-même dans cette décision. Mieux: souvent le prospect ou le client m’en remercie! C’est grâce à ma façon de l’écouter et d’avoir compris ses besoins, qu’il se sent valorisé . Il sait que grâce à moi, il va trouver une solution à ses problèmes rapidement et de façon efficace.

La référence incontestée dans laquelle je me réfugie parfois lors de doute est “L’essentialisme”: l’auteur le répète:

“Un NON catégorique est souvent plus poli qu’un OUI vague ou hypocrite. “

Greg McKeown

Exerce-toi!

Tu peux expérimenter avec ces 3 exercices pour t’aider à choisir du blog Everlaab: un endroit pour tous les passionné.es de productivité et de performances mentales. 

Nous t’avons également préparé un document d’aide à la prise de décision. N’hésite pas à le télécharger et à l’utiliser lorsque tu es confronté.e à un choix:



Nos références et ressources pour aller plus loin

Livres:

  • L’essentialisme, Greg McKeown (edition contre-dire). Si vous vous sentez débordé, surmené ? Vous avez l’impression de vous affairer sans parvenir à être réellement efficace ? Vous avez le sentiment que les autres accaparent votre temps ? L’essentialisme vous aidera a sortir de l’impasse ! Son but : se concentrer sur l’essentiel pour faire moins… mais mieux. Et ce, dans tous les domaines de la vie. En vous incitant à adopter des critères plus stricts pour distinguer l’essentiel du superflu, la méthode essentialiste vous aidera à reprendre le contrôle de vos propres décisions.
  • The Decision Book: Fifty models for strategic thinking, Mikael Krogerus and Roman Tschäppeler. Dans ce livre, les auteurs nous invitent à découvrir 50 modèles de prise de décision. C’est un précieux allié pour celles et ceux pour qui décider n’est pas toujours facile. Il m’arrive en cas de décision de choisir un modèle et explorer ce que j’ai à apprendre et ce que cela me dit sur la décision que je dois prendre.
  • The Sweet Spot: How to Accomplish More by Doing Less, Christine Carter Ph.D. (n’existe qu’en anglais) Carter nous partage la combinaison de pratiques qui ont transformé sa vie débordée et épuisante en une vie plus détendue et productive grâce à l’instauration d’habitudes quotidiennes qui font gagner du temps et convertissent le stress en énergie productive et créative.

Site web (en anglais) :